Discours Francine Fettweis
Mesdames, Messieurs, chers amis, Je vous souhaite la bienvenue au nom de nos deux ASBL, Handicap physique et logement (plus connue sous l’abréviation de HPL) et AVJ Liège. Je remercie tout particulièrement Madame la Ministre Je remercie aussi pour leur présence : Monsieur Olivier Hamal, député permanent, Monsieur André Schroyen, échevin des finances, de la propreté publique et de la politique immobilière et Monsieur Michel de Lamotte, député du Parlement wallon. Nous sommes très heureux d’accueillir les représentants de plusieurs organismes publics et associations avec qui nous collaborons d’une manière ou d’une autre. Permettez-moi d’évoquer brièvement notre histoire Au cours de l’année 1981, un groupe d’amis se retrouve face à un constat : il n’existe pas au centre de la ville de Liège de logements privatifs accessibles avec des services adaptés pour des personnes ayant un handicap moteur. Ceux qui quittent leurs parents sont souvent contraints de vivre dans des homes avec des personnes handicapées mentales ou âgées. La Cité de l’Amitié à Woluwé nous apparaît vite comme la réalisation la plus proche de nos aspirations. Dès le départ, la motivation de notre action est l’amitié avec des personnes handicapées et la volonté de leur donner une vraie liberté de choix dans leur logement et dans l’organisation de leur vie quotidienne. Ainsi, l’ASBL Handicap physique et logement naît en 1981 en associant des personnes valides et des personnes ayant un handicap moteur mais, comme beaucoup d’ASBL, elle n’a pas de moyens financiers pour réaliser ses objectifs. Rapidement, il s’avère impossible de créer au centre de la ville de Liège un service au sein de logements sociaux. La Maison Liégeoise, que nous contactons, ne dispose pas de logements susceptibles d’être adaptés et renonce à son projet de construction place des Béguinages dans lequel nous avions fondé beaucoup d’espoir. Nous rencontrons aussi des représentants de l’ASBL Revivre chez soi, qui gère les Murlais mais, à ce moment, ceux-ci ne sont pas encore intéressés par l’organisation de services AVJ. Nous cherchons alors d’autres solutions et obtenons le soutien de l’Amicale Liégeoise des handicapés qui acquiert cet immeuble de la rue Darchis et nous octroie en même temps un bail emphytéotique de 99 ans à la condition de prendre en charge les travaux d’aménagement. Grâce à l’aide substantielle de l’Opération 48.81.00, à un subside des Communautés européennes et au soutien de fidèles donateurs, des travaux nous permettent de donner en location dès décembre 1985 9 studios à des personnes ayant un handicap moteur. Quelques années plus tard, 4 logements supplémentaires seront réalisés grâce à l’aide de la Ligue de la sclérose en plaques. Nous engageons un coordinateur et des assistants AVJ avec une qualification proche de celle requise par la législation actuelle sur les services AVJ. Il s’agit de travailleurs TCT ultérieurement convertis en PRIME et ACS. Ce système, financé essentiellement par la Région wallonne, persistera jusqu’à l’entrée en vigueur de l’Arrêté de la Communauté française du 9 septembre 1991 relatif à l’agrément et au subventionnement des services d’aide aux activités de la vie journalière. Cet arrêté est le fruit de négociations avec les pouvoirs publics et d’une collaboration fructueuse avec l’ANLH et les représentants de l’ASBL AVJ de Charleroi dont le service AVJ a été créé à peu près en même temps que le nôtre. Le 1er avril 1999, le Gouvernement wallon prend un arrêté relatif aux services d’aide aux activités de la vie journalière qui remplace l’arrêté de la Communauté française. Enfin, l’AWIPH est maintenant notre unique pouvoir subsidiant. C’est également en 1999 que nous constituons une nouvelle ASBL, AVJ Liège, qui reprend la gestion du service AVJ tandis qu’Handicap physique et Logement se consacre exclusivement à la gestion et à l’amélioration des logements donnés en location. En 2002, HPL acquiert un appartement adapté rue Grandgagnage situé dans le rayon légal de 500 mètres par rapport au local de permanence AVJ situé rue Darchis. Actuellement AVJ Liège dessert 12 personnes domiciliées au 19 rue Darchis et 3 personnes habitant aux alentours immédiats.
Nous sommes ainsi le 1er service AVJ agréé par l’AWIPH dans la région liégeoise. Aujourd’hui, il en existe 3, celui de Revivre chez soi à Droixhe et celui d’Hognoul géré par l’ASBL AVJ pluriel. Notre spécificité par rapport aux autres services AVJ wallons est, pour des raisons historiques, le fait que nous dispensons les services AVJ à des personnes qui n’habitent pas dans une structure de logements sociaux. Notre atout est la situation géographique dans l’hyper centre de la ville, ce qui permet à la personne handicapée de participer plus facilement à la vie sociale et culturelle dans la cité. Sauf quelques exceptions temporaires, les usagers de notre service vivent seuls. Tous ont besoin d’une permanence d’aide 24H sur 24 tout en recherchant un maximum d’autonomie. L’ASBL AVJ Liège comprend 3 administrateurs qui sont aussi usagers du service. L’ASBL Handicap physique et logement, qui comprend également 2 administrateurs locataires, réalise régulièrement des travaux afin d’augmenter le confort des logements donnés en location. De nouveaux locaux pour le personnel des deux ASBL ont été récemment aménagés au premier étage du bâtiment du fond dans lequel nous nous trouvons, ce qui a permis de gagner de nouveaux espaces dans le bâtiment principal au profit des locataires. Il nous semble que le système AVJ concrétise bien le projet d’autonomie des personnes handicapées. Certaines d’entre elles vous diront immédiatement après moi ce qu’elles en pensent. Tout système et toute législation sont évidemment perfectibles. Certaines limites nous sont imposées par l’Arrêté actuel. Par exemple, l’assistant AVJ ne peut fournir aucune aide à la personne handicapée en-dehors de son logement et celle-ci ne peut pas choisir l’assistant AVJ qui répond à sa demande. Mais comment une personne, qui vit seule et qui a souvent besoin d’une aide non programmable dans le temps (ne serait-ce que pour aller à la toilette), pourrait-elle engager et rémunérer elle-même du personnel à sa disposition 24H sur 24, 365 jour sur 365 ? L’avenir nous dira comment encore améliorer le système existant et Madame la ministre Vienne nous donnera sans doute des pistes de réflexion. En attendant, nous sommes heureux de fêter en votre compagnie le 20ème anniversaire de notre service. Je vous remercie bien cordialement pour votre attention. Francine Fettweis